Actions d’adaptation au changement climatique
Le Plan national d’adaptation (PNA) adopté en 2015 constitue le référentiel national en matière de réduction de la vulnérabilité du pays face au dérèglement climatique.
La vision du PNA est de faire du Burkina Faso un pays qui « gère plus efficacement son développement économique et social grâce à la mise en œuvre de mécanismes de planification et de mesures prenant en compte la résilience et l’adaptation aux changements climatiques à l’horizon 2050 ».
À partir de cette vision, les objectifs d’adaptation à long terme sont les suivants :
- protéger les piliers de la croissance accélérée ;
- assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable ;
- préserver les ressources en eau et améliorer l’accès à l’assainissement ;
- protéger les personnes et les biens contre les évènements climatiques extrêmes et les
- catastrophes naturelles ;
- protéger et améliorer le fonctionnement des écosystèmes naturels ;
- protéger et améliorer la santé des populations.
Les coûts consolidés des mesures d’adaptation à court, moyen et long terme (1 à 15 ans) par
secteur ou domaine de développement se résument comme suit :
Secteur (y compris questions transversales) | Coût estimatif en milliards de FCFA |
---|---|
Agriculture | 1 313 |
Ressources animales | 375 |
Environnement | 375 |
Santé | 188 |
Energie | 1 126 |
Infrastructures et habitat | 375 |
Sécurité en eau | 101,75 |
Total | 3 853,75 |
Après cinq années de mise en œuvre, le PNA a fait l’objet d’une évaluation qui a fait état des principaux points suivants.
Progrès réalisés et acquis
Sur un total de 143 actions programmées couvrant l’ensemble des secteurs, 96 actions ont été réalisées ou sont en cours de réalisation, soit un taux de 67 %, contre 47 actions dont le lancement n’a pas encore débuté, soit un taux de 33 %.
Secteur | Nombre d’actions | Taux de réalisation (%) |
Santé | 22 | 57 |
Énergie | 4 | 44 |
Environnement et ressources naturelles | 25 | 39 |
Agriculture | 19 | 87 |
Ressources en eau | 23 | 84 |
Élevage | 4 | 75 |
Habitat et infrastructures | 29 | 6 |
OSC | 14 | ND |
Organisations féminines | 3 | 0 |
Total/moyenne | 143 | 67 |
Les secteurs transversaux, dont le genre et la société civile, comportent chacun zéro pour cent d’actions réalisées, mais il est à noter que beaucoup d’actions sont mises en œuvre dans ces deux secteurs, mais qu’elles n’étaient pas inscrites dans les PNA sectoriels respectifs.
Difficultés et obstacles
La mise en œuvre du PNA pour la période de 2015-2020 a rencontré plusieurs difficultés et obstacles :
- la méconnaissance du PNA par certains acteurs chargés de sa mise en œuvre ;
- la non-responsabilisation sur le plan institutionnel des actions du PNA en lien avec la société civile et les organisations féminines ;
- la non-opérationnalisation du dispositif institutionnel du suivi et d’évaluation du PNA ;
- l’insuffisance de la prise en compte du genre dans le suivi de la mise en œuvre des actions du PNA ;
- l’insuffisance des ressources financières pour la mise en œuvre des actions d’adaptation ;
Il faut aussi noter que la situation sécuritaire du pays et la COVID-19 ont également impacté de manière significative la mise en œuvre du PNA. Ces impacts se sont traduits, entre autres, par une réduction drastique des ressources financières affectées à la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques et par l’inaccessibilité de certaines zones du pays pour la mise en œuvre des actions de résilience prévues dans le PNA.
Bonnes pratiques
Au titre des bonnes pratiques, on peut citer :
- la mise en place des points focaux PNA et CDN CDN Contribution déterminée au niveau national dans les départements ministériels prioritaires ;
- la prise en compte progressive des actions en lien avec les changements climatiques dans les programmes d’activités des départements ministériels en lien avec l’adaptation ;
- l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités institutionnelles en lien avec la mise en œuvre du PNA ;
- le renforcement continu des capacités des acteurs sur le PNA et la CDN CDN Contribution déterminée au niveau national ;
- la mise en place d’une équipe d’évaluation.
Besoins financiers, techniques et en renforcement des capacités
Besoins financiers
Les besoins en matière de mise en œuvre des mesures d’adaptation et de résilience des populations représentant plus de 865 milliards de francs CFA, soit environ 1,7 milliard de dollars US.
Secteurs | Besoins en FCFA | Besoins en US $ |
Agriculture | 183 353 000 000 | 366 705 424 |
Eau et assainissement | 138 208 000 000 | 276 416 751 |
Environnement | 287 024 000 000 | 574 047 048 |
Habitat | 143 309 000 000 | 286 618 052 |
Ressources animales | 68 512 794 500 | 137 025 589 |
Santé | 19 390 000 000 | 38 780 000 |
Transport | 18 150 000 000 | 36 300 000 |
Recherche | 6 362 000 000 | 12 724 000 |
Genre (renforcer l’équité) | 827 445 500 | 1 654 891 |
Total | 865 135 445 500 | 1 730 271 755 |
Besoins techniques
Les besoins techniques en matière d’adaptation considérés comme étant loin d’être exhaustifs ont été estimés à plus de 1 750 000 dollars US.
Renforcement des capacités
En termes de renforcement des capacités, les besoins ont été estimés à plus de 5 650 000 dollars US. Ces besoins sont loin d’être exhaustifs et figurent dans le Plan de partenariat CDN 2020 et dans l’évaluation en 2021 par le SE/FVC FVC Fonds vert pour le climat des besoins en matière d’état de préparation (Readiness needs assessment) du Burkina Faso. Outre ce plan qui résume les besoins globaux, on peut relever les besoins spécifiques suivants :
- renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de mobilisation de financements innovants et de négociation en faveur de l’adaptation ;
- renforcement des capacités des secteurs relativement à la capitalisation ainsi qu’au suivi et à l’évaluation, conformément au cadre de transparence climatique relatif à l’adaptation ;
- renforcement des capacités des acteurs en termes d’intégration du genre dans la transparence climatique.